J’aurais aimé classer ces notes sous la rubrique « journal », mais comme elles ne sont pas écrites au jour le jour, l’étiquette serait trompeuse.
On parlera plutôt de « pensées latérales », puisqu’il s’agit de réflexions posées dans les marges des autres articles. Une sorte de commentaire que les circonstances rendraient utile, voire nécessaire, lorsque par exemple le fil ordinaire des article tend à s’embrouiller. Ou simplement, pour céder à l’envie de dire autre chose ou la même chose, mais autrement.
Mais comment expliquer cette irruption de l’auteur au milieu de ces textes, quand par ailleurs on insiste sur le thème de l’effacement progressif de l’ego dans l’écriture ? Il y a là une forme d’incohérence, que je ne vais pas essayer de justifier. Disons seulement que s’il est juste de se donner des principes, les circonstances peuvent nous obliger à sortir des sentiers balisés.
Mais surtout, cette intervention rend manifeste que même dans un blog tous les discours ne relèvent pas du même registre. Il est tout à fait judicieux que cette distinction soit mise en lumière. Nous y reviendrons d’ailleurs.
Si la présence de l’auteur se dissipe petit à petit dans le texte, au point que celui-ci tend vers un pur discours, l’auteur reste impliqué en marge, notamment quand il s’agit d’indiquer des perspectives, de récapituler certains acquis. Les intentions seront peut-être trahies, les perspectives illusoires, néanmoins elles existent bel et bien et il est juste d’en dire deux mots si cela devient nécessaire.
Tout texte publié, si dégagé soit-il de l’ego de son auteur, doit être pleinement assumé par la personne qui décide de le donner à lire, ce qui revient à assumer explicitement la responsabilité de tout le processus d’élaboration avec toutes ses reprises, toutes ses rectifications, toutes ses reformulations, toutes ses erreurs aussi, dès le moment où le premier mot en a été écrit.