Quand nous nous mettons en tête de produire quelque chose, nous cultivons la fâcheuse habitude de pinailler sur l’emballage avant même d’avoir élaboré le contenu. Le résultat est toujours désolant : le carton se révèle trop petit ou trop grand, ou alors c’est sa forme qui ne convient pas.
Pour éviter cela, je vais garder mes tocades pour moi, limiter au maximum les effets d’annonce et laisser les choses suivre leur cours. Forme et contenu évolueront ensemble et s’ajusteront comme ils pourront. Laissons-les faire, ne nous en mêlons pas trop et, surtout, cessons de vouloir mettre la charrue devant les boeufs.

La séquence que j’ai intitulée cycle de la reprise est maintenant terminée. Ces préliminaires étaient longs mais à mon sens nécessaires dans un monde où l’on en est arrivé – non sans raisons – à se méfier de tout et de tous. J’estime en avoir dit assez pour que mes rares lecteurs sachent à qui et à quoi ils ont affaire. (Et quand je dis « lecteurs », je n’oublie ni que les visiteurs sur ce site se comptent sur les doigts d’une main ni que l’immense majorité des visites y durent moins de cinq secondes! )

Laissant les grandes envolées pour l’art plus austère mais combien gratifiant du commentaire, nous allons aborder un nouveau cycle consacé à la lecture attentive d’un texte, voire de plusieurs, de Jacques Lacan. Cela nous donnera l’occasion de nous frotter à la pensée difficile et passablement controversée de l’auteur, mais aussi de nous interroger sur la pratique du commentaire, donc de la lecture, en général.
Le premier texte que nous aborderons est L’Instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud (1957). Je suis par ailleurs en train de travailler sur deux autres textes sans pouvoir dire encore s’il en sera question ici. Ce sont La signification du phallus (1958) et Subversion du sujet et dialectique du désir (1960).

Lacan nous arrive ici par les Ecrits et non par le Séminaire. Il s’agit d’un choix tout à fait assumé et fondé auquel nous consacrerons un article entier en temps voulu.